Réalité virtuelle/augmentée : comment les technologies immersives contribuent à l’amélioration de la maintenance et des process industriels

L’amélioration de la maintenance et des process est un enjeu majeur pour l’industrie 4.0. Et les technologies immersives de type réalité virtuelle et/ou augmentée figurent parmi les solutions actionnables par les industriels pour opérer cette transformation. En quoi contribuent-elles à rendre la maintenance et les méthodes industrielles plus efficientes ? Analyse.

Quel que soit le type d’industrie dans lequel vous évoluez, l’amélioration de la maintenance et des pratiques métier (process, méthodes, etc.) figure à coup sûr au top des priorités actuelles de votre entreprise.
C’est en tout cas ce que disent toutes les études les plus récentes sur le secteur industriel, comme celle de KPMG que nous évoquions dans notre précédent article dédié à la réduction des risques d’arrêt de production dans l’industrie. Tout un symbole : le cabinet d’études a choisi d’intituler son étude datant de fin 2018 « Digitalisation de la maintenance : passez à l’acte ! ».
Un tel titre indique clairement où – selon KPMG tout du moins – se trouvent les pistes d’amélioration les plus prometteuses pour la maintenance industrielle : sur le terrain de la transformation digitale. Un champ particulièrement vaste, comme l’illustre le graphe ci-dessous :

En effet, ces résultats, issus d’une enquête menée auprès de 220 décideurs du secteur industriel démontrent que :

  • Les solutions utilisant les nouvelles technologies sont nombreuses et très variées : GMAO, maintenance prédictive, télémaintenance, réalité virtuelle etc.
  • De l’aveux des industriels eux-mêmes, rares sont ces solutions à être encore déployées à grande échelle. La majeure partie d’entre elles ne sont à ce jour qu’à un stade expérimental plus ou moins avancé. Avec la question du retour sur investissement bien souvent encore en suspens.

Réalité virtuelle/augmentée : vers un boom en industrie

Même si, dans l’étude KPMG, les solutions employant la réalité virtuelle et/ou augmentée figurent parmi les nouvelles technologies dont l’adoption est la moins avancée, d’autres sources leur promettent un essor considérable sur les années à venir.

C’est notamment le cas d’IDC, qui pronostique pour le marché de la réalité virtuelle un taux de croissance annuel de 48% entre 2020 et 2024, avec « de nombreuses entreprises [qui] continuent d’intensifier leur utilisation de la RV, la multiplication de cas d’usage stimulant l’élan ». Son de cloche similaire pour Business Insider Intelligence, dont une étude de 2018 prédit un bond du marché de 800 millions de dollars à… 5,5 milliards en 2023 !

Chez PTC, on est encore plus optimiste : l’éditeur de logiciels pour l’industrie estime ainsi que « les dépenses de RA [Réalité Augmentée] des marchés industriels devraient atteindre près de 7 milliards de dollars (USD) d’ici 2024, faisant de l’ombre aux marchés plus connus comme celui du jeu et de l’automobile ».

A quelle échéance la réalité virtuelle/augmentée sera une technologie couramment utilisée dans votre entreprise ? D’ici 5 ans maximum pour une large majorité de répondants à l’enquête réalisée par Capgemini Research Institute… en 2018 !

Pourquoi promet-on un avenir aussi radieux à ces technologies ? Car elles présentent un certain nombre d’avantages par rapport aux autres solutions digitales censées transformer le secteur industriel :

  • Elles font la preuve de leur efficacité en industrie. Les cas d’usage se multiplient et les perspectives de retour sur investissement se montrent rapides. Une étude du Capgemini Research Institute (2018) indique ainsi que 82% des entreprises ayant utilisé les technologies RA et RV « ont obtenu des résultats qui satisfont, voire dépassent, leurs attentes ».
  • Par rapport à d’autres solutions, l’investissement nécessaire à leur mise en place est relativement réduit.
  • Leur mise en œuvre s’adapte aux infrastructures techniques existantes quelles qu’elles soient, sans exiger d’évolution de celles-ci, ni engendrer de perturbation dans les process.
  • Les expériences de réalité virtuelle/augmentée peuvent aisément être modifiées et mises à jour sans nécessiter de lourde refonte matérielle.

Concrètement, l’utilisation de la réalité virtuelle/augmentée à l’intérieur des usines se concentre sur deux domaines distincts :

  • Directement au cœur des systèmes et process de maintenance industrielle, pour en accroître l’efficience
  • Au niveau de la formation des équipes, comme une solution innovante pour améliorer l’apprentissage.

L’AR pour une maintenance industrielle à l’efficacité augmentée

Selon l’étude Capgemini, un tiers des entreprises ayant adopté les technologies de réalité virtuelle (VR) ou augmentée (AR) les utilisent dans le cadre de la maintenance « pour consulter des documents de référence numériques, solliciter l’aide d’un expert à distance, visualiser des composants non présents sur site ou encore afficher des procédures détaillées sur les postes de travail ». Avec, à date, une préférence exprimée par les entreprises interrogées pour la réalité augmentée, « plus facile à appliquer à leurs activités ». Ce qui explique au passage qu’une plus large part des industriels interrogés en est déjà au stade de l’implémentation pour les solutions AR (cf. le visuel ci-dessous).

Pour le technicien sur son poste de travail, la réalité augmentée présente des avantages non-négligeables :

  • Toutes les instructions nécessaires à la réalisation de sa tâche sont disponibles, sans avoir à faire de recherche,
  • Equipé de ses lunettes de réalité augmentée, le technicien peut travailler en main libre alors que les instructions de maintenance se superposent à la machine en face de lui, en temps réel.

Pour l’entreprise, les systèmes de maintenance en réalité augmentée leur permettent de bénéficier :

  • D’une amélioration des performances, notamment due à gains de temps significatifs,
  • D’une diminution drastique des erreurs,
  • Dans certains cas d’une meilleure sécurité pour les opérateurs,
  • D’une maintenance globalement plus efficace (durée de vie des équipements accrue, réduction du stock de pièces de rechange, réduction des temps d’interruption de production, etc.)

De plus en plus de cas d’usage donnent une idée de l’ampleur des bénéfices apportés par ces technologies immersives. On pourra citer pour l’exemple Boeing qui a réduit de 25% ses temps de production et ramené le taux d’erreur à zéro concernant le câblage des avions en équipant ses techniciens d’un dispositif de réalité augmentée. Ou encore Porsche dont les techniciens de maintenance en concession équipés de lunettes RA sont parvenus à réduire leur temps d’intervention de 40%.

La réalité virtuelle pour booster la formation

Si la réalité augmentée semble être préférée par les industriels pour accroître leurs performances sur les lignes de production (et leur maintenance), c’est la réalité virtuelle qui tient le haut du pavé dans le domaine de la formation du personnel.

Or, toutes les études et autres enquêtes auprès des industriels en conviennent : le facteur humain et le développement des compétences des équipes sont des enjeux capitaux pour l’industrie et sa nécessaire « révolution 4.0 » (qui concerne tout particulièrement la maintenance et les pratiques métiers). Le sujet est encore plus crucial alors que, comme le rappelle Bpifrance « Les difficultés de recrutement dans l’industrie sont à leur apogée. Elles constituent le principal frein au développement de nombreuses entreprises industrielles ».

Dans son étude « Les dirigeants face à l’industrie 4.0 », le Cabinet Mazars place ainsi la formation au top des principales préoccupations des dirigeants industriels et milite pour la mise en œuvre de solutions innovantes telles que l’adoption « d’outils de formation et de communication plus innovants pour toucher « à hauteur d’homme » la réalité du quotidien et les moyens associés pour résoudre les problèmes émergents : salles immersives thématiques, LEX, Live stream expérientiels, etc. »

Comment la réalité virtuelle impacte l’apprentissage

Connaissez-vous la pyramide de l’apprentissage ? Comme le montre l’illustration ci-dessous, celle-ci schématise la mécanique de mémorisation. « Pour apprendre quelque chose, nous avons besoin d’accumuler des informations que le cerveau est prêt à enregistrer. Lorsque notre cerveau estime qu’une certaine information est importante pour notre survie, pour gérer des situations de la vie réelle ou pour perfectionner notre savoir-faire, il sera plus enclin à stocker cette information afin que nous puissions la récupérer plus tard ». (Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre article « Réalité virtuelle et apprentissage »).

D’entrée de jeu, la réalité virtuelle, simulant une expérience réelle, figure donc parmi les outils pédagogiques les plus efficaces !

Et la VR recèle encore de nombreux autres atouts :

  • La dimension immersive de la réalité immersive permet une stimulation sensorielle accrue ainsi qu’un impact émotionnel positif facilitant la mémorisation,
  • Un dispositif de réalité virtuelle -s’il est conçu à partir d’images suffisamment réalistes – génère par définition un fort engagement et permet de d’obtenir un haut niveau d’attention et de concentration,
  • La réalité virtuelle permet de proposer des formations répétables à l’envi, et de contrecarrer la tendance naturelle du cerveau à oublier certaines informations avec le temps (décrite par Hermann Ebbinghaus avec la courbe d’oubli).
  • Aussi réalistes soient-ils, les environnements en réalité virtuelle laissent aux apprenants le droit à l’erreur. Libérés du stress de l’échec, ces derniers mémorisent aussi plus facilement les informations. « Les employés qui, autrement, seraient soumis à une formation en des circonstances difficiles et à haut risque peuvent apprendre et prendre des décisions dans un environnement physiquement sûr grâce à la RV, indique-t-on aussi dans l’étude de Capgemini Research Institute. Le facteur de sécurité peut suffire à justifier l’investissement dans la RV en raison du coût des accidents, tant en formation qu’au travail ».
  • De fait, les dispositifs de formation en réalité virtuelle sont scalables : pour un budget fixe, l’entreprise peut former autant de salariés que nécessaire (et autant de fois qu’il le faut).

En conséquence quels sont les impacts concrets de l’utilisation de la réalité virtuelle dans la formation en entreprise ? En voici quelques exemples :

  • 100% d’amélioration pour l’apprentissage de compétences et une réduction des durées de formation technique allant jusqu’à 150% pour l’américain Honeywell et son outil de simulation combinant réalité virtuelle et augmentée pour former le personnel aux activités industrielles critiques.

Une réduction de 50%, en moyenne, des temps de formation, enregistrée par les entreprises utilisant les solutions de réalité virtuelle de PTC (Etude Forrester).

Réalité virtuelle + vidéo à la première personne : une combinaison ultra-efficiente

Même si, au final, l’utilisation de la réalité virtuelle dans la formation du personnel permet aux industriels d’entrevoir d’importantes économies sur les coûts de formation, la modélisation de ces expériences immersives peut représenter un investissement de départ conséquent…

Le recours à des contenus vidéo, enregistrés à la première personne et intégrés dans un environnement immersif constitue alors une combinaison particulièrement efficiente, car :

  • Elle réduit significativement le coût de conception de ces outils de formation, tout en conservant tous les bénéfices d’une expérience immersive,
  • Elle réduit aussi considérablement le temps nécessaire à la production de ces formations

En outre, la combinaison de ces deux technologies, telle qu’elle est pratiquée par Revinax, permet de bénéficier en plus des avantages propres à la vidéo en vue subjective à savoir :

  • Un niveau de réalisme optimal, renforçant les propriétés immersives des formations,
  • L’utilisation d’images animées, facilitant l’apprentissage d’une nouvelle tâche dynamique,
  • La stimulation des neurones miroir, garantissant une mémorisation optimale des compétences et gestes techniques (lire notre article « première personne et apprentissage »)

Quel impact attendre de l’utilisation de tels tutoriels combinant réalité virtuelle et vidéo en vue subjective ? Des gains importants en termes d’efficacité de ces formations, de rapidité d’apprentissage mais aussi une chute du taux d’erreur… De solides arguments pour lancer sans tarder un test de ce type de solution au sein de votre propre entreprise !

RESSOURCES

Technologies immersives : l’usage de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle devrait s’imposer en entreprise d’ici les trois prochaines années – Etude Capgemini Research Institute – Septembre 2018

https://www.capgemini.com/fr-fr/news/technologies-immersives-lusage-de-la-realite-au

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